APPEL : Conférence internationale. L’esclavage en Afrique. Savoirs et décloisonnements. Yaoundé, Cameroun 19, 20 & 21 avril 2022

Chambres d'esclaves à Zanzibar, Tanzanie. Pablo Velasquez. Shutterstock_1725851224

La conférence finale du programme de recherche sur l’esclavage en Afrique et ses héritages est organisée à l’Université de Yaoundé 1, Cameroun, les 19, 20 & 21 avril 2022. L’appel à communications est ouvert jusqu’au 25 janvier 2022.

Institutions organisatrices

  • Unité de Recherche Migrations & Sociétés (URMIS, Institut de Recherche pour le Développement / Université Côte d’Azur), France
  • Centre d’Études et de Recherches Pluridisciplinaires sur l’Esclavage et les Traites en Afrique (CERPETA), Université de Yaoundé I – Université de Maroua, Cameroun
  • Centre Africain de Recherches sur les Traites et les Esclavages (CARTE) – Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal
  • Centre de recherches en histoire internationale et atlantique (CRHIA), Université de Nantes, France
  • Centre for Research on Slavery and Indenture (CRSI), Le Réduit, University of Mauritius
  • Centre International de Recherche sur les Esclavages (CIRESC), CNRS, Paris, France
  • Center for Dependency and Slavery Studies, Bonn, Allemagne
  • Centre for History of the University of Lisbon, Lisbonne, Portugal
  • Institute of Ethiopian Studies, Addis Ababa University, Addis Ababa, Ethiopie
  • The Catholic University of Eastern Africa, Nairobi, Kenya
  • The National Museums of Kenya, Mombasa, Kenya
  • The University of Birmingham, Birmingham, Grande Bretagne
  • Bath Spa University, Bath Spa, Grande Bretagne
  • CELCFAAM-Centre d´Études en Littératures et Cultures franco-afro-américaines, Université d’État de Feira de Santana, Brésil

Les recherches sur l’esclavage en Afrique ont bénéficié ces dernières années d’un dynamisme certain, soutenu en partie par des programmes de recherche internationaux ainsi que par la publication de nombreux ouvrages et dossiers de référence. Des régions auparavant peu étudiées ont fait l’objet de nouveaux travaux de recherche (comme le Cameroun, l’Éthiopie et la Corne de l’Afrique), des thématiques autrefois secondaires sont devenues centrales (comme les abolitions de l’esclavage ou la stigmatisation sociale héritée de l’esclavage), des perspectives comparatistes ont été soulevées sur l’ensemble du continent et des îles adjacentes (Zanzibar, Comores, Madagascar, Maurice) et des domaines spécifiques ont pris une nouvelle ampleur (comme la muséographie de l’esclavage, la reconnexion ou la question des réparations). L’importance historique de l’esclavage en Afrique, son poids dans les relations entretenues par les différentes composantes de la société et la construction des États-nations contemporains, ne sont plus à démontrer. Mais ces questions ont souvent un caractère sensible et très contemporain, elles sont parfois objet de polémiques publiques, ou réduites au silence. Au vu du dynamisme de la production des savoirs sur l’esclavage en Afrique, il s’agit ici de faire le point sur les avancées les plus récentes, afin de pouvoir par la suite les transmettre au plus grand nombre, dans les enseignements scolaires et universitaires, et dans les actions partagées avec la société civile.

La conférence internationale à laquelle nos institutions invitent les chercheur.e.s et enseignant.e.s a pour ambition de contribuer à ce bilan des savoirs sur l’esclavage en Afrique et à faire le point sur les avancées scientifiques significatives les plus récentes. Huit ans après la conférence « L’esclavage en Afrique : histoire, héritages, actualité » (SLAFCO) tenue à la Catholic University of Eastern Africa (Nairobi, 2014), cette initiative bénéficie des travaux développés dans le cadre du projet européen « Slavery in Africa: A dialogue between Europe and Africa » (SLAFNET, H2020 RISE, 2017-2022), ainsi que d’un écosystème scientifique riche de plusieurs initiatives collectives. Avec une approche favorisant le dialogue scientifique interdisciplinaire (histoire, anthropologie, sociologie, muséologie) et le dialogue avec la société civile (à travers la présence d’associations anti-esclavagistes, la projection de films, et la présentation d’ouvrages), l’ambition est ici de poursuivre les efforts visant au décloisonnement entre les différentes régions du continent africain, leurs historiographies et leurs acteurs.

Présentation générale des thématiques de la conférence :

1. Citoyenneté, marginalisation et injustices

L’analyse comparative des expériences sociales, politiques et économiques des descendants d’esclaves dans les sociétés africaines contemporaines révèle la stigmatisation, la marginalisation et la sous-représentation politique dont ils sont tributaires. Bien des conflits encore vivaces trouvent leurs origines dans l’histoire de l’esclavage et l’altérité (ethnique, raciale ou autre) qui y est associée. Dans certains pays, l’activisme des descendants d’esclaves permet de faire évoluer les pratiques, mais dans d’autres, le silence continue de recouvrir des traumatismes devenus intergénérationnels. L’idéal d’une citoyenneté partagée est parfois mis à mal par des revendications de justice et de réparation qui exposent les fractures sensibles au cœur du tissu social et des politiques nationales et internationales.

2. Sources, mémoires sociales et récits de soi

Documenter la prégnance de l’esclavage, les discontinuités de ses pratiques autant que ses séquelles est une préoccupation centrale des chercheurs. La collecte et la préservation des sources orales, l’archéologie, les sources écrites et iconographiques, et les récits de vie sont autant d’éléments qui permettent la mise en production du travail scientifique. Mais ce sont également des éléments qui structurent ou influencent les mémoires sociales, les façons dont les individus et les sociétés représentent leurs perceptions du travail (genré, forcé, migrant), de l’ancestralité (comme rapport aux origines familiales), de l’autochtonie (comme rapport au territoire et aux origines géographiques) et de l’appartenance (comme rapport à un groupe ou une nation).

3. Enjeux patrimoniaux, musées et restitutions

Les sites, les objets et les cultures liés à l’esclavage sont parfois marginalisés dans la mémoire nationale ; ils sont parfois intégrés dans les musées et participent (ou pas) d’une expérience commune. Deviennent-ils des outils de sensibilisation favorisant le dialogue entre anciens maîtres et esclaves ou leurs descendants ? Les artefacts servent de supports de dialogue entre les générations et entre des mémoires divergentes, mais ils sont aussi au cœur de revendications persistantes et d’enjeux politiques qui parfois les dépassent.

4. Humanités numériques et esclavage

Plusieurs bases de données relatives à l’esclavage et à la traite négrière en Afrique, dans l’océan Indien occidental et dans l’Atlantique existent déjà. L’inventaire des sources (noms de personnes et des lieux, des histoires de vie, la variabilité linguistique et économique, les terminologies) mobilisées par ces bases de données, leur accessibilité et les questions techniques liées à leur utilisation (presse, confidentialité, conditions générales, mentions légales, etc.) sont autant de questions centrales. Il s’agit aujourd’hui de développer des outils facilitant une analyse complète des données et d’élaborer des politiques communes de gestion de ces données afin de les exploiter au mieux.


Modalités de soumission

Il est demandé aux personnes souhaitant présenter une communication à cette conférence d’envoyer un résumé de 1500 signes (espaces compris) en français et en anglais, ainsi qu’une notice biographique indiquant l’affiliation institutionnelle et l’adresse complète avant le 25 janvier 2022.

Les personnes souhaitant présenter un panel de 3 ou 4 intervenants doivent envoyer une présentation (2500 signes, espaces compris) ainsi que les titres, résumés et notices biographiques de tous les intervenants.

Les propositions se feront sur un formulaire à télécharger et déposer sur la plateforme https://slafco2.sciencesconf.org/user/submissions

Pour toute information, contacter slafco2@sciencesconf.org

Une sélection sera faite par le Comité scientifique dont l’avis sera envoyé le 30 janvier 2022.

Les communications, d’une longueur maximale de 50 000 signes (Times 12 ou équivalent, espaces, notes et bibliographie compris) devront parvenir aux organisateurs avant le 31 mars 2022.

Organisation de la conférence

La conférence se tiendra à l’Université de Yaoundé 1 au Cameroun ; des lieux d’hébergement seront proposés aux participants. Outre les circuits classiques, toutes les informations utiles aux participants seront disponibles sur le blog suivant : https://slafco2.sciencesconf.org/ à partir du mois de janvier 2022.

Chaque intervenant devra s’assurer de réunir le financement nécessaire à sa participation à la conférence. Un budget restreint sera dédié au soutien à la participation de quelques chercheurs africains junior. Un formulaire de demande d’aide financière sera mis en ligne sur le blog de la conférence.

Des militants associatifs anti-esclavagistes seront invités à débattre avec les scientifiques de leurs engagements d’une part et de leurs attentes par rapport à la recherche africaine d’autre part. Au programme de la conférence figurent la projection d’un film documentaire sur l’esclavage et les traites esclavagistes en Afrique ainsi que la présentation de l’ouvrage issu de la précédente conférence SLAFCO (2014).

Le contexte sanitaire au Cameroun ne pose pas de problème particulier pour la tenue de cette conférence. A date du 15 novembre 2021, il est exigé un test négatif de moins de 72 h avant l’embarquement et un test rapide à l’arrivée, en plus de l’invitation à respecter les mesures barrières. Les participants seront régulièrement informés de l’évolution de la situation.


Comité d’organisation

  • Marie Pierre Ballarin (URMIS – IRD, Nice)
  • Edouard Bokagne Betobo (Département d’Histoire, Université Yaoundé 1)
  • Giulia Bonacci (URMIS – IRD, Nice)
  • Klara Boyer-Rossol (Ciresc Paris- Bonn Center for Dependency and Slavery Studies Bonn)
  • Stephan Conermann (Bonn Center for Dependency and Slavery Studies, Bonn)
  • Myriam Cottias (CNRS- CIRESC, Paris)
  • Colette Essono (IRD Yaounde)
  • Alban Fournier (URMIS-CNRS, Nice)
  • Joseph Fumtim (IRD Yaounde)
  • Moussa II (Département d’Histoire, Université de Yaoundé 1)
  • Rossi Benedetta (AFRAB project, University College London)
  • Ahmadou Sehou (CERPETA – Centre d’Études et de recherches Pluridisciplinaires sur les Traites en Afrique, Université de Maroua)
  • Joseph Jules Sinang (CERPETA – Centre d’Études et de recherches Pluridisciplinaires sur les Traites en Afrique, Université de Yaoundé 1)
  • Vijaya Teelock (CRSI – Centre for Research on Slavery and Indenture, Université de Mauritius, Le Réduit)

Comité de parrainage

  • Catherine Coquery-Vidrovitch, Professeure émérite, Université de Paris, France
  • Chouki El Hamel, State Arizona University, USA
  • Martin Klein, Professeur Émérite, Université de Toronto, Canada
  • Paul Lovejoy, York University, Canada
  • Iftikhar Malik, Bath Spa University, Grande Bretagne
  • Alioum Idrissou, Université de Maroua, Cameroun
  • Maurice Aurelien Sosso, Université de Yaoundé 1, Cameroun
  • Ibrahima Tioub, Recteur Honoraire de l’Université Cheik Anta Diop, Dakar, Sénégal

Comité scientifique

  • Patrick Abungu, National Museums of Kenya, Mombasa, Kenya
  • Antonio Almeida Mendes, Université de Nantes, France
  • Myriam Cottias, CIRESC-CNRS, Paris, France
  • Marie Pierre Ballarin, IRD, Urmis, Nice, France
  • Edouard Bokagne Betobo, Université Yaoundé 1, Cameroun
  • Giulia Bonacci, IRD, Urmis, Nice, France
  • Klara Boyer-Rossol, Ciresc Paris- Bonn Center for Dependency and Slavery Studies Bonn
  • Cecile Dolissane Ebosse, Université Yaoundé 1, Cameroun
  • Abdourahman Halirou, Université de Ngaoundéré, Cameroun
  • Ahmed Hassan, Institute of Ethiopian Studies, Addis Ababa University, Ethiopie
  • Herman Kiriama, Kisii University, Kenya
  • Chétima Melchisedek, York University, Canada / Université de Maroua, Cameroun
  • Alexander Meckelburg, University College London, Grande Bretagne
  • Henri Médard, AMU, Aix en Provence
  • Takele Merid, Institute of Ethiopian Studies, Addis Ababa University, Ethiopie
  • Joël Narcisse Meyolo, Université de Yaoundé 1, Cameroun
  • Nadine Carole Ngon, Université de Bamenda, Cameroun
  • Abderrahmane Ngaide, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal
  • Samuel Nyanchoga, The Catholic University of Eastern Africa, Nairobi, Kenya
  • Lotte Pelckmans, Faculty of Humanities, Centre for Advanced Migration Studies (AMIS), Copenhagen
  • Olivette Otele, Bristol University, Bristol, Grande Bretagne
  • Marie Rodet, SOAS, Londres, Grande Bretagne
  • Eugenia Rodrigues, Centre for History of the University of Lisbon, Portugal
  • José Damião Rodrigues, Centre for History of the University of Lisbon, Portugal
  • Benedetta Rossi, University College London, Londres, Grande Bretagne
  • Zacharie Saha, Université de Dschang, Cameroun
  • Ahmadou Sehou, Université de Maroua, Cameroun
  • Joseph Jules Sinang, Université de Yaoundé 1, Cameroun
  • Dominique Somda, HUMA – Institute for Humanities in Africa, Cape -Town, South Africa
  • Stéphanie Tamby, Intercontinental Slavery Museum, Port Louis, Maurice
  • Vijaya Teelock, Université de Mauritius, Le Réduit Maurice
  • Salah Trabelsi, Université de Lyon 2, France