Le projet MSF-PREVAL dont l’objectif premier était d’expérimenter un nouvel outil de collecte de la prévalence des « mutilations sexuelles féminines » au sein de la population féminine (estimation directe), a été mis en œuvre dans trois départements français pilotes plus ou moins concernés par cette problématique : la Seine-Saint-Denis (1er département français concerné), le Rhône (1er département hors Ile de France concerné) et les Alpes-Maritimes (département peu concerné) afin d’évaluer la pertinence d’une éventuelle réplication de ce dispositif à l’échelle nationale [1].

Si la méthode testée de l’estimation directe serait sans doute intéressante à reproduire dans les départements les plus concernés, dans les autres départements et au niveau national, les estimations indirectes (dont la dernière date du début des années 2010) apparaissent suffisantes. Néanmoins, du fait de l’inégale répartition de la population à risque d’excision sur le territoire national, il conviendrait de compléter l’approche nationale de la question des « mutilations sexuelles féminines » en contexte migratoire par une approche au niveau des territoires avec un focus sur les départements franciliens.

Dans les trois départements pilotes, les analyses sur les risques d’excision au sein des populations originaires d’un pays à risque d’excision, soit parce qu’elles y sont nées (« premières générations »), soit parce qu’un de leurs parents au moins y est né (« deuxièmes générations) ont conforté une tendance révélée il y a plus de 10 ans par l’enquête « Excision et Handicap » [2] : celle de la disparition progressive du risque d’excision parmi les filles nées en France après 1995. Ce constat est le résultat des actions de prévention et de pénalisation de la pratique qui ont été mises en place en France dès les années 1980 par les pouvoirs publics et les associations. Cependant la prise en charge des femmes déjà « mutilées » et particulièrement les femmes migrantes (excisées avant leur arrivée en France) de même que la prévention à poursuivre auprès des familles récemment arrivées, restent des éléments cruciaux dans le cadre des politiques publiques sur ces questions.


Lesclingand M, Sylla F, Andro A, Boisson S. Une enquête pilote de prévalence des mutilations sexuelles féminines dans trois départements français. Bull Epidémiol Hebd 2023;(19):398-407


Les infographies par département


Synthèse en 4 pages du rapport final


Le rapport final complet

Disponible sur HAL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03789966