Fariba Adelkhah de retour en France !

Fariba Adelkhah et Béatrice Hibou

L’Urmis se réjouit du retour en France (enfin !) de notre collègue Fariba Adelkhah, après 4 ans et demi de privation de liberté en Iran. C’est un soulagement pour nous tou·tes, qui avons participé au mouvement de solidarité avec elle pendant ces trop longues années. Et c’est une victoire pour les libertés académiques, qui sont encore menacées dans de nombreux endroits, y compris pour notre collègue Pinar Selek, membre de l’Urmis.

Nous avons le plaisir de relayer le message du comité de soutien à Fariba Adelkhah :

https://faribaroland.hypotheses.org/16534

Fariba de retour en France !

PAR SANDRINE PERROT · PUBLIÉ 18/10/2023 · MIS À JOUR 18/10/2023

Cher(e)s ami(e)s de Fariba,

Fariba est à nouveau parmi nous, depuis hier soir.

Avant de lui passer la parole, nous voulions juste vous remercier de votre solidarité et de nous avoir accompagnés dans le soutien que nous avons essayé de lui apporter dans sa défense de la liberté scientifique.

Amicalement
Béatrice et Jean-François pour le comité de soutien


Après quatre ans et demi de privation de liberté me voici de retour en France.

Je tiens à remercier du fond du coeur la diplomatie française ; mon avocat qui a aussi été un soutien et une présence amicale incomparables ; mon institution Sciences Po, notamment Mathias Vicherat, Michel Gardette, Vanessa Scherer et Stéphanie Balme, mais aussi Bénédicte Durand et Frédéric Mion qui a su me faire parvenir son affection jusqu’en Iran ; la Mairie de Paris et notamment Marie-Christine Lemardeley ; la Mairie de Strasbourg ; mes collègues, du CERI et d’ailleurs ; le Réseau européen d’analyse des sociétés politiques (REASOPO), en particulier sa présidente Irene Bono ; mes amis en Iran et en Afghanistan dont les gestes de solidarité et d’amitié prodigués dans des conditions singulièrement difficiles m’ont beaucoup touchée ; mes petites familles iranienne et alsacienne, et la très grande famille de Béatrice ; toutes celles et ceux qui m’ont accompagnée dans cette épreuve, en Iran, en France et de par le monde, notamment en Suisse et en Italie.

En captivité, j’ai eu la tristesse d’apprendre la disparition de François Nicoullaud qui a tant fait pour les relations entre la France et l’Iran sans toujours être compris dans son pays.

Ma première pensée, en atterrissant à Istanbul, est allée à Osman Kavala, injustement condamné à la prison à vie en Turquie. Je pense également à mes anciennes codétenues d’Evin, notamment Niloufar Bayani, Spideh Kashani et Kylie Moore Guilbert qui m’ont soutenues dès mon arrestation provisoire et à mes compatriotes français qui n’ont pas encore recouvré leur liberté.

Désormais tout cela est derrière moi. Ce qui reste, ce sont tous ces gestes d’amitié et d’engagement, ces mobilisations de connus et d’inconnus, d’ami(e)s d’un jour et d’ami(e)s de toujours. Et évidemment, ce que le comité de soutien a su faire au-delà de mon cas, et pendant plus de 4 ans, par fidélité au principe de la liberté scientifique. Merci en particulier à Sandrine, Marielle, Richard, Corinne et Martine, et à tous ceux et celles qui ont accompagné les initiatives de mes amis Jean-François et Béatrice pour qui les mots ne suffisent pas pour exprimer mes sentiments.

Je n’ai rien d’autre à ajouter : à vous toutes, à vous tous, un immense merci !

Fariba