Soutenance de Bakne Im Ahn

Bakne IM AHN a soutenu sa thèse de sociologie « Migrations et relations interethniques » intitulée : ”De l’obsession du sang pur à  la reconnaissance du métissage et à  la valorisation du multiculturalisme: la Corée du Sud et les enfants nés de couples mixtes (1910-2016)“ réalisée sous la direction de Dominique Vidal.

La soutenance a eu lieu le mardi 26 septembre 2017 à  14h, à  l’Université Paris Diderot, bâtiment Sophie Germain, 8 place Aurélie Nemours, 75013 Paris, 2ème étage, salle 2.017.

Composition du jury :

 Présidente du jury : Madame Françoise Lestage, Professeur des Universités à  l’université Paris Diderot

 Rapporteur : Monsieur Alain Delissen, Directeur d’études à  l’EHESS

 Rapporteure : Madame Milena Doytcheva, Maîtresse de conférences HDR à  l’université de Lille

 Monsieur Jin-Mieung Li, Professeur émérite des Universités à  l’université de Lyon 3

 Directeur de thèse : Monsieur Dominique Vidal, Professeur des Universités à  l’université Paris Diderot

Résumé

Cette thèse étudie la façon dont le métissage, longtemps rejetée dans la société coréenne qui reposait sur une idée nationale obsédée par la lignée, est progressivement devenu un problème public qui rappelle l’intervention active de l’État connue sous le nom de ” politiques multiculturelles “. La thèse s’appuie sur les résultat d’une analyse socio-historique qui porte sur trois différents métissages dans l’histoire coréenne : les enfants de parents japonais et coréen durant la colonisation japonaise (1910-1945) ; les métis de soldats américains et de femmes coréennes avant et après la guerre de Corée (1945-1980) ; et les enfants issus de mariages mixtes entre Coréens et immigrants à  partir de 1990. D’une part l’analyse révèle que la dialectique de l’inclusion et de l’exclusion est au centre de l’histoire de la ” question du métissage “. Alors que la question du métissage a le plus souvent été cachée et avait disparu avec l’accession à  l’indépendance de la Corée et l’envoi des enfants métis aux États-Unis au nom de la pureté de la nation, le processus actuel de mise en place de la politique dite ” multiculturelle “ suscite au contraire de nouvelles évocations du métissage et de singulières expressions de l’identité métisse. D’autre part, elle montre que cette valorisation du métissage d’aujourd’hui est étroitement liée au développement du multiculturalisme à  la manière coréenne. Le multiculturalisme est de plus en plus employé pour intégrer des familles ayant au moins un enfant métis qui peut être perçu comme Coréen par filiation paternelle mais aussi comme une solution pour la crise démographique causée par le faible taux de natalité et le vieillissement de sa population. Bien qu’on assiste à  une évolution de la société coréenne allant vers plus d’inclusion et d’intégration à  l’égard des métis et à  une attitude ouverte envers la différence culturelle, l’idée nationaliste ” raciale “ demeure même dans des projets politiques du multiculturalisme.

Mots clés : Corée du Sud, métissage, couples mixtes, nationalisme, multiculturalisme, femmes immigrées par mariage, colonisation japonaise, occupation militaire américaine