1. Programme 4.1 : Créations artistiques, échanges technologiques et dynamiques religieuses

Chercheur-e-s : K. Argyriadis, G. Bonacci, J. Mallet, N. Puig, M. Timera, De. Vidal, Dom. Vidal.

 Doctorants : K. Maenhout, A. Rakotomalala

Les créations artistiques sont abordées, en particulier lorsqu’elles sont l’œuvre de personnes ou de milieux artistiques en circulation : migrants, exilés, minorités ethnicisées et racialisées, etc. On pense évidemment à  des productions et des pratiques relocalisées ou multi-localisées, mais aussi à  des productions artistiques dont certaines ont pour vocation explicite le maintien d’une mémoire et la construction d’une identité, comme c’est le cas à  travers de nombreuses formes musicales, théâtrales, poétiques, littéraires et plastiques dans le monde. On n’oubliera pas pour autant celles qui se donnent à  l’inverse comme but tout aussi explicite d’échapper à  de telles formes d’identification. Et l’on s’intéressera également aux liens décisifs mais encore souvent insuffisamment analysés entre mondialisation et patrimonialisation. La description des créations culturelles tendra ainsi à  montrer comment celles-ci ” font monde “ tout en étant la manifestation de tensions propres à  l’exil, à  la migration et à  la circulation.

On s’intéressera également à  la manière dont circulent les technologies et à  la façon dont celles-ci sont réinventées au fur et à  mesure qu’elles se trouvent réappropriées, notamment dans les pays du Sud. On portera un intérêt particulier à  l’analyse de modalités de circulations inédites ou encore peu étudiées, qu’il s’agisse, par exemple, de la manière dont s’instaurent des formes de collaborations nouvelles dans lesquelles les pays émergents jouent un rôle toujours plus déterminants ; de la manière dont des modes d’innovation technologique associés à  des contextes locaux s’externalisent et se relocalisent ; des modalités selon lesquelles les expériences migratoires sont marquées par la diffusion de l’internet dans les couches populaires des pays du Sud, favorisant l’organisation de liens sociaux virtuels et des pratiques de narration de soi numérique.

Enfin, on s’intéressera aux productions, pratiques et échanges à  caractère religieux dans les espaces transnationaux et diasporiques des migrants. D’une part, on étudiera le développement de marchés de productions ethno-religieuses (traduction de textes sacrés, conférences, prêches, récits sous formes littéraires ou audiovisuelles) et la façon dont ils contribuent à  la construction d’un ” nous “ collectif. D’autre part, l’accent sera mis sur le développement d’échanges à  caractère religieux en s’intéressant particulièrement à  la question du sens donné aux pratiques religieuses dans un contexte transnational.

Ces questions seront abordées à  partir des enquêtes suivantes :

 Arrangements rituels et réinterprétations du sens donné aux pratiques religieuses dans un contexte transnational : La Havane et Veracruz (K. Argyriadis)

 Panafricanisme(s) culturel, institutionnel et religieux : le reggae, de la diaspora noire à  la jeunesse urbaine en Afrique (G. Bonacci)

 Diffusion nationale et transnationale d’une musique localisée : le tsapiky à  Madagascar (J. Mallet)

 Rap, slam et électro : musiques émergentes et nouvelles socialités dans les mondes palestiniens (N. Puig)

 Circulations des productions ethno-religieuses dans l’espace transnational et diasporique des migrants soninke (M. Timera)

 Circulation et appropriation des technologies ‘nouvelles’ et ‘traditionnelles’ dans le monde contemporain (Denis Vidal)

 Usages de l’internet relatifs à  des expériences migratoires au Brésil (Dom. Vidal)

Thèses en cours : Reconfigurations de la religiosité catholique bolivienne en situation migratoire (K. Maenhout) ; Transformation des rituels funéraires à  Madagascar (A. Rakotomalala)