Ramata N’Diaye

Doctorante allocataire de recherche à l’Université de Paris sous la direction de Dominique Vidal.

Contact : raman_diaye (at) yahoo.fr

Titre de la thèse : Vivre et s’approprier la ville cosmopolite : Constructions identitaires et droit à la ville des migrants congolais (RDC). Nairobi (Kenya) au regard de Johannesbourg (Afrique du Sud).

Résumé :

Ma recherche doctorale porte sur une migration « Sud-Sud », celle de Congolais et Congolaises, originaires de la République Démocratique du Congo (RDC) vers deux villes cosmopolites :  Nairobi (Kenya) et Johannesbourg (Afrique du Sud).  Elle se situe à l’interface des études urbaines et de la sociologie des migrations. Depuis les années 1990, de nombreux migrants africains, notamment originaires de la RDC,  se dirigent vers ces villes dynamiques à la recherche de protection, d’une meilleure éducation, de meilleures opportunités économiques etc. Cette thèse se propose, en s’intéressant à l’appropriation (symbolique et matérielle) de l’espace par  la construction de nouvelles formes d’identités urbaines, de mettre en lumière la manière dont les migrants congolais (dans leur diversité de statuts administratifs, de classe, de genre, d’ancienneté sur le territoire etc.) font la ville, dont ils l’habitent, l’occupent, la transforment, se l’approprient dans un contexte qui peut être particulièrement difficile (notamment pour une catégorie de migrants spécifique : migrants sans papiers, réfugiés urbains etc.). En outre, la dimension temporelle des modes d’insertion dans la ville sera au cœur de cette analyse.  En effet, un accent particulier sera porté sur les modes d’insertion dans la ville des premières générations de migrants (années 1970) venant de la RDC à Nairobi notamment et leurs relations avec les nouvelles générations. Le concept lefebvrien de droit à la ville est de plus en plus mobilisé dans le champ des études urbaines critiques pour penser l’inscription des migrants en ville. Ce concept avait traditionnellement accordé peu de place aux migrants en ville. Ainsi, l’analyse des formes de créations identitaires (urbaines) des migrants congolais naviguant Nairobi – en confrontant les résultats aux modes d’insertion urbaine des migrants congolais à Johannesbourg (mieux documentée) – permettra d’enrichir le concept de droit à la ville.

Cette thèse visera ainsi à développer un cadre théorique sur « les conditions de l’être en ville » et sur les formes de production d’urbanité par ces populations migrantes en s’intéressant à leur vie quotidienne, à leurs mobilités, à leurs relations, aux lieux investis, aux interactions dans l’espace public etc. Cette entrée par le territoire, par les pratiques, a pour but de  penser le changement urbain et social dans deux villes africaines mises en regard et ainsi mettre en exergue l’originale contribution des migrants à la création de nouvelles forces politiques, sociales, culturelles de métropoles cosmopolites comme Nairobi et Johannesbourg. 

Mots-clés : République Démocratique du Congo, Kenya, Afrique du Sud production de la ville, urbanité, citadinité, appropriation, constructions identitaires, droit à la ville, migrations Sud-Sud