Émeline Gallissiaz est doctorante en géographie à l’Université Côte d’Azur, sous la direction de Jean-Christophe Gay.
Contact : emeline.gallissiaz@gmail.com
Titre proposé de la thèse : Gestion de crise et transition touristique à l’aune de la COVID 19 : quels enjeux et quels effets pour les Mascareignes ?
Mots clés : tourisme, crise sanitaire, COVID 19, gestion de crise, résilience, agilité, Mascareignes, transition touristique, territoires insulaires, Réunion, Maurice, Rodrigues
Résumé :
La crise liée à la COVID-19 continue sa course dévastatrice depuis mars 2020, notre recherche s’inscrit dans une démarche prospective visant à envisager le tourisme post-COVID. L’objectif de cette thèse est in fine de s’interroger sur les formes de reprise du tourisme après la crise sanitaire. De ce questionnement général, trois interrogations principales conduisent la réflexion :
- Le tourisme après-crise différera-t-il du tourisme avant-crise ?
- La crise actuelle pourrait-elle être un accélérateur des changements en cours ? En d’autres termes, la relance du secteur touristique se fera-t-elle sur un schéma de développement touristique de masse ou dans une volonté d’inclure des objectifs écologiques et sociaux visant un tourisme post-carbone ?
- Quels facteurs influencent la capacité de résilience et d‘agilité de la destination touristique ?
Nous partirons dans notre recherche de l’hypothèse selon laquelle le tourisme post-crise sera inévitablement impacté par la crise sanitaire que les destinations touristiques traversent depuis mars 2020 ; et que la situation actuelle pourrait être un accélérateur des changements en cours. Nous nous baserons en ce sens sur les travaux de Buhalis (2020) qui suggèrent un plan de relance en quatre étapes : Réactiver, Recentrer, Remodeler et Réinventer.
Ainsi, nous chercherons à identifier les facteurs qui peuvent freiner ou favoriser la capacité de résilience et d’agilité d’une destination. Nous partirons de l’hypothèse que plusieurs facteurs influencent ce qu’il adviendra du tourisme “d’après”: le tourisme préexistant avant et pendant la crise, la demande touristique après la crise (c’est-àdire le(s) critère(s) de choix des consommateurs), les stratégies de marketing et communication, les parties politiques, le niveau d’interaction entre les pouvoirs publics, privés, académiques et associatifs, la reprise et la fréquence des vols, les mesures prises durant et après la crise pour répondre aux nouvelles exigences et les contraintes sanitaires, sociales, environnementales et économiques de chaque pays.
Pour compléter notre analyse, nous avons choisi de limiter notre espace d’étude aux petits territoires insulaires tropicaux. Ce choix s’explique par diverses raisons : la pluralité des formes d’insularité et des statuts politiques/juridiques des îles ; des stratégies/trajectoires économiques diverses incluant ou pas une spécialisation touristique amenant à un niveau de développement et fréquentation touristique initial divers ; zone géographique souvent touchée par des épidémies.
Ces différents points évoqués ci-dessus nous permettront de confirmer ou réfuter nos hypothèses de base sur les facteurs pouvant influencer l’agilité et la résilience d’une destination touristique à la suite de la crise. Grâce à la diversité de ces milieux, nous chercherons à élaborer un processus/ modèle “Tourisme après covid” applicable à d’autres destinations. Ce modèle prendra la forme de processus/scénarios décrivant les différents aboutissements possibles et les implications sur le futur du tourisme à la suite de cette crise.
A partir de ces éléments, nous construirons nos questions de recherche autour de trois axes temporels : l’avant, le pendant et l’après crise (et qui pourrait constituer le plan de notre thèse).
