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Soutenance de Davy Mapia
13 décembre 2021 - - 14h00 - 17h00
Davy MAPIA soutient sa thèse en anthropologie intitulée « Les « Maliens » au Gabon : la familiarité au prisme de la construction d’un entreprenariat immigrant » réalisée à l’Université de Paris, sous la direction de Mahamet Timera.
La soutenance se tiendra le 13 décembre 2021 à 14h en visioconférence à partir du lien suivant : https://us02web.zoom.us/j/82725576725?pwd=QjV4cDhqL1dXWThmcXZyYmlCUDVWdz09
Code secret : 175637.
Le jury est composé de :
– Élise PALOMARES, Maîtresse de conférences, HDR, Université de Rouen. (Rapporteure).
– Claire LEVY-VOELANT, Professeure des universités Émérite, Paris VIII. (Rapporteure).
– Emmanuel MA MUNG, Directeur de recherche CNRS Émérite, Migrinter, Université de Poitiers. (Examinateur).
– Maixant MEBIAME-ZOMO, Maître de conférences, Université Omar Bongo. (Examinateur).
– Mahamet TIMERA, Professeur des Universités, Université de Paris (Directeur).
Résumé.
La visibilité des petites épiceries au cœur des quartiers de Libreville, capitale gabonaise, interroge la construction de cet entreprenariat immigrant et par ricochet les relations interethniques qui existent entre les épiciers ouest-africains (principalement Sénégalais, Maliens et Burkinabés), désignés sous le terme de « Maliens » et la population d’accueil gabonaise. Le modèle de conception de cet entreprenariat correspond intrinsèquement au processus de leur migration vers le Gabon. Ce processus migratoire se structure autour du cycle défamiliarisation, familiarisation et refamiliarisation. Le dénominateur commun à ces trois moments linéaires est la familiarité, laquelle renferme un caractère subjectif, du point de vue des imaginaires ou des représentations ; et objectif, à travers des interactions concrètes avec le lieu d’immigration et la population d’accueil. La familiarité définit, dans ce contexte structurel, les savoirs mutualisés entre ces deux groupes ethniques, lesquels participent à l’élaboration du processus de construction de l’entreprenariat de la petite épicerie au Gabon. Car en effet, les particuliers gabonais construisent des emplacements destinés à accueillir des commerçants ouest-africains pendant que ces derniers aient déjà conscience de leur exclusivité sur le marché de la petite épicerie au Gabon. Sur le lieu d’arrivée, la cohabitation entre commerçants et clients produit des antagonismes entre majoritaires et minoritaires. Ces antagonismes reposent concrètement sur des statuts économiques et sociaux. Sur le plan économique, les épiciers ouest-africains supplantent économiquement bon nombre de leurs clients issus de la population majoritaire, laquelle manifeste une farouche résistance à exercer ce type de commerce. Ce qui fait des épiciers ouest-africains des économiquement majoritaires car ils s’érigent en créancier à travers le « bon » vis-à-vis des clients gabonais qui se constituent pour leur part en débiteurs. Sur le plan social, le rapport de force se trouve davantage équilibré à partir d’un critère juridico-social, notamment la citoyenneté, laquelle est utilisée par les majoritaires pour asseoir leur domination sur les minoritaires. Cependant, ces derniers optent par nécessité de demeurer des éternels immigrants en raison d’une fierté ethnique et de leurs engagements familiaux, laissant présager ainsi leur retour aux pays d’origine. Ils se sentent déjà socialement légitimes du fait de leur mainmise sur cette niche professionnelle ethnique qu’est l’entreprenariat épicier et de leur utilité dans la société en tant qu’épiciers de proximité.
Mots-clés : Maliens -Gabon – familiarité – entreprenariat épicier – majoritaire – minoritaires.
