Pauline Picot

Pauline Picot a réalisé sa thèse de sociologie à  l’Urmis Paris sous la direction de Christian Poiret, et a bénéficié d’un contrat doctoral avec mission d’enseignement à  l’université Paris-Diderot Paris-7 (2013-2016).

« L’heure de nous-mêmes a sonné ». Mobilisations antiracistes et rapports sociaux en Ile-de-France (2005-2018)
soutenue le 15 mars 2019

Jury
Christian Poiret, sociologue (université Paris Diderot), directeur de thèse
Magali Bessone, philosophe (université Paris-I), présidente du jury
Maud Simonet, sociologue (CNRS, université Paris-Nanterre), rapportrice
Graeme Hayes, sociologue et politiste (Aston University, Birmingham), rapporteur
Abdellali Hajjat, politiste (université Paris-Nanterre), examinateur
Jocelyne Streiff-Fenart, sociologue (CNRS, université de Nice-Côte d’Azur), examinatrice

Résumé

Ma thèse repose sur une enquête ethnographique menée entre 2013 et 2017 par observation (à des degrés de participation divers) et par entretiens, et sur une analyse de corpus. Elle vise à saisir l’activité militante concrète de plusieurs collectifs antiracistes franciliens : la Brigade anti-négrophobie, le Conseil représentatif des associations noires, le Parti des Indigènes de la République, le réseau Reprenons l’initiative contre les politiques de racialisation et le comité d’organisation des Journées contre l’islamophobie.

Croisant sociologie de l’action collective, des relations interethniques et des rapports sociaux, la thèse déroule le fil de l’analyse du travail militant au sein de ces collectifs. Il s’agit, d’un côté, d’expliquer ces mobilisations au regard des conditions sociales de leur apparition – le contexte politique, l’état du champ militant antiraciste – et leur conjonction avec les trajectoires des militant·e·s ; et d’un autre côté, de se pencher sur ce que l’action collective produit pour ceux et celles qui y participent.

Je montre ainsi comment les mobilisations antiracistes déclenchées à partir du milieu des années 2000, du fait de militantes et de militants français héritiers de l’immigration (post) coloniale, participent d’une lutte pour l’hégémonie sur la définition du racisme en France : l’action collective contribue à produire des intellectuel·le·s, qui produisent de la théorie sur le social. Les formes de travail militant observées et analysées (intellectuel/domestique/émotionnel, visible/invisible) permettent d’interroger les façons dont s’actualisent les rapports de classe, de race et de sexe dans et par l’activité militante. Enfin, ces mobilisations ouvrent la perspective de la constitution des catégories minorisées dans les rapports sociaux de race en groupes sociaux « pour soi », politiquement représentés, c’est-à-dire la possibilité de formes de communalisation minoritaire.

Enseignement

Université Paris-Est Créteil
2018-2019 et 2019-2020 : Attachée temporaire d’enseignement et de recherche, licence Sciences de l’éducation et sciences sociales

Université Paris-Diderot
2017-18 :
Master Migrations et Relations Interethniques (semestre 1)
CM Histoire Sociale des Migrations (M1), avec Simone Di Cecco

2016-17 :
Master Migrations et Relations Interethniques (semestre 1)
CM Histoire Sociale des Migrations (M1), avec Aude Rabaud

2015-16 :
Diplôme universitaire Sciences Humaines (Section des Etudiants Empêchés-Maison d’arrêt de Fresnes) : atelier d’écriture, avec K. Cambervelle
Licence de Sociologie (semestre 2)
TD Projet Personnel et Professionnel (L2)
TD Projet Personnel et Professionnel (L3)
Master Migrations et Relations Interethniques (semestre 1)
CM Histoire Sociale des Migrations (M1), avec Aude Rabaud

2014-15 :
Diplôme universitaire Sciences Humaines (Section des Etudiants Empêchés-Maison d’arrêt de Fresnes) : atelier d’écriture, avec F. Reyssat
Licence de Sociologie (semestre 2)
TD Projet Personnel et Professionnel (L2)
TD Grandes Questions de Sociologie (L1)
Master Migrations et Relations Interethniques (semestre 1)
CM Histoire Sociale des Migrations (M1), avec Aude Rabaud

2013-14 : Licence de Sociologie
TD Grandes Questions de Sociologie (L1)
TD Projet Personnel et Professionnel (L1)

Activités scientifiques

Membre du bureau du RT24 « Genre, classe, race. Rapports sociaux et construction de l’altérité » de l’Association française de sociologie.
Membre du bureau du RT21 « Mouvements sociaux » de l’AFS
Comité d’organisation des ateliers Luttes de l’immigration, luttes antiracistes, 2016-2017
Comité de lecture du 4e Colloque des jeunes chercheurs en études critiques du politique Politiser, dépolitiser, repolitiser, Université Paris-Diderot, 25-26 février 2016
Comité d’organisation de la Journée des doctorant.e.s de l’URMIS, 25 novembre 2016
Comité d’organisation du colloque Luttes de l’immigration, luttes antiracistes, 19 et 20 septembre 2015, Université Paris-Diderot

Publications

à paraître en 2020 :
« Sur les traces de Colette Guillaumin : questionnements épistémologiques et mise à l’épreuve empirique du couple notionnel majoritaires/minoritaires », avec C. Cossée, R. Dahhan, A. Rabaud, D. Trawalé. Cahiers du Genre n°68, 2020
« Enjeux d’une non-mixité de fait dans les mobilisations antiracistes franciliennes : construire un ‘Nous’ mobilisé », pour le dossier « Espaces non mixtes : l’entre-soi comme instrument de lutte contre les inégalités ? » (dir. N. Keyhani, C. François, P. Gilbert, C. Masclet), Métropolitiques, 2020
« Enquêter sur les rapports sociaux de race. Retour collectif sur quatre enquêtes de terrain » (avec K. Cambervelle, T. Guyonnet et A. Ousseni), chapitre pour l’ouvrage Chercheur·e·s critiques en terrains critiques, coord. Simon Le Roulley et Matthieu Uhel, Lormont, éditions du Bord de l’eau

« Sarah Mazouz, La République et ses autres. Politiques de l’altérité dans la France des années 2000. », compte-rendu, Le Mouvement Social, février 2018 [en ligne] « Sexe, race et anatomie politique : quand la catégorisation masque l’inégalité » (avec Xavier Dunezat), Journal des anthropologues n°150-151, 2017
« Quelques usages militants du concept de racisme institutionnel : le discours antiraciste postcolonial (France, 2005-2015) », Migrations Société 2016/1 n°163

Communications

2019 : « Les transformations de la cause antiraciste depuis 2005 : la génération post- et décoloniale en Ile-de-France », séminaire Approches pluridisciplinaires du racisme et de l’antisémitisme (CERA/IHTP), Campus Condorcet, 2 décembre
« Qui fait quoi, quoi fait qui ? Observer la division du travail militant pour saisir l’actualisation des rapports sociaux en situation », Journée d’étude Croiser les dominations : des aspérités du terrain aux défis de l’interprétation, ENS de Lyon, 18 octobre
« La production du ‘Nous’ dans l’action collective antiraciste : catégorisations ‘pour soi’ et travail militant », RT21 Mouvements sociaux, Congrès de l’Association française de sociologie, Aix-en-Provence, 30 août
« ‘Intellectualiser la révolte’ : trajectoires de militant·e·s antiracistes post- et décoloniaux », Colloque Qualifier le racisme, INED/ANR Global Race, Paris-Diderot, 25 juin
2018 : « Retours sur les apports de la relation d’enquête et de l’observation de la division du travail militant », atelier « Ethnographier les rapports sociaux », Biennale d’ethnographie de l’EHESS, 4 octobre, EHESS Paris.
2017 :  » « Alors, ça fait quoi d’être la minoritaire ?! » Catégorisations dans et par l’humour en terrain antiraciste militant », RT24 Genre, classe, race. Rapports sociaux et construction de l’altérité, Congrès de l’Association Française de Sociologie, 4 juillet, Université de Picardie-Jules Verne, Amiens.
2016 : « Elements on the emergence of a postcolonial paradigm within antiracist activism in contemporary France », Workshop on European Challenges of Migration and Integration, 17-19 mai, REMESO-Linköping Universitets, Suède.
« Un nouveau paradigme de l’antiracisme depuis 2005 », table ronde « Associations antiracistes et mobilisations », semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme, 23 mars, Université Paris-8 Saint-Denis.
2015 :  » « ça ne va pas te poser de trop de problèmes de passer autant de temps avec des Noirs ? » ou comment être une observatrice blanche sur un terrain antiraciste « racisé » « , Journée des doctorant.e.s de l’URMIS, 27 novembre, Université de Nice-Sophia Antipolis.
« Tactiques de lutte en situations minoritaires : le cas des femmes dans les mobilisations contre l’islamophobie en Ile-de-France », Université d’été du Rédoc Faire de la recherche sur le genre : enjeux et perspectives, 22-26 juin, Brest.
2014 : « La foi comme facteur d’engagement dans la lutte contre l’islamophobie : un exemple de réaction à  la racisation ressentie des musulman.e.s dans la France contemporaine », communication au colloque international Le religieux au prisme de l’ethnicisation et de la racisation, 17 et 18 septembre, Université Paris-Ouest Nanterre.