Séminaire avec Chouki El Hamel : Patriarcat et résistance des femmes au Maroc, 1890-1990

A Nice, le 29 avril 2016 à  14h, Séminaire de l’Axe 3 de la MSHS (L’Europe et ses Autres), avec Chouki El Hamel, Arizona State University, Professeur invité à  l’UNS (Urmis).

Lieu : salle 128, plan d’accès

Titre de l’intervention : Patriarcat et résistance des femmes au Maroc, 1890-1990

Résumé : Ma recherche propose d’étudier les discours sur la citoyenneté et l’égalité de genre dans leur contexte historique de la réalité marocaine des années 1890 aux années 1990. Je veux examiner les questions suivantes : Comment les rencontres politiques dans les contextes coloniaux et postcoloniaux obscurcissent les confluences culturelles et les structures sociales ? Je vais explorer cette question en analysant les propositions suivantes : 1) les interventions parrainées par l’État colonial obscurcissent, déplacent ou sinon suppriment les rencontres significatives entre les peuples ; 2) les anciens états coloniaux qui sont souvent en connivence avec les gouvernements postcoloniaux, créent des relations de pouvoir néocoloniales qui manipulent ou corrompent la vie économique, sociale et culturelle de la post-colonie ; 3) l’amalgame entre la culture des sociétés coloniales et postcoloniales encourage les odieuses théories du ” choc des civilisations “ ; 4) de même, le fait d’obscurcir ou de confondre les cultures des sociétés coloniales et postcoloniales nourrit et justifie les revendications des radicaux colonisés qui pensent que les idées occidentales doivent être rejetées ou combattues à  cause de leur association avec le colonialisme. Donc, l’idée de la ” méconnaissance “ est au cœur de ces interrogations. La méconnaissance n’est pas simplement une erreur ou un malentendu ; c’est un processus par lequel l’erreur, promulgué par les intérêts des puissances néocoloniales et des mouvements radicaux, est reconnue comme une facette essentielle de la connaissance, celle qui peut être déployée dans la résistance au pouvoir. Mon étude portera sur de nouvelles manières de découvrir les erreurs et événements cruciaux dans les grands tournants de l’histoire du Maroc qui avaient empêché la réalisation de l’application des droits de citoyenneté, en s’appuyant sur les richesses de l’histoire orale, analyse littéraire et culturel (théorie postcoloniale en particulier et théories historiciste de la représentation), et l’analyse historique de la société et de la transformation sociale.